Une femme sage-femme passionnée ... !
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J’aime la vie ... ! Je suis mariée, mère de six enfants, déjà grand-mère de neuf petits-enfants et j’ai toujours exercé mon métier de sage-femme avec la passion et l’envie de respecter ce merveilleux processus qu’est la mise au monde d’un bébé, la puissance et la magie de la naissance d’un enfant, l’accompagnement d’une femme qui devient mère, d’un couple qui devient " famille " !
Après 33 années d’exercice professionnel , en tant que salariée du CHRU de Tours , en salle de naissance, j’ai quitté l’hôpital . Je pensais être plus disponible pour les missions humanitaires que j’affectionne, la pratique du sport, du yoga, du bricolage ou du chant , voire ... prendre ma retraite tout simplement !!!
C’était sans compter sur le hasard des rencontres et la possibilité d’accéder à " une salle nature "de la maternité de Chinon ( "plateau technique" dont je ne bénéficie plus maintenant ) et répondre ainsi à une demande croissante de couples qui cherchent résolument à vivre l’aventure de la naissance de leur petit, sans médicalisation excessive, naturellement... !
Alors, oui, c’est avec passion et envie que je m’engage sur ce chemin de la maternité respectée, forte de mon expérience passée, et ouverte aussi à de nouvelles rencontres et pratiques afin d’aider chaque couple à s’approprier la naissance de leur enfant et en être pleinement les acteurs . J’aime les couples que j’accompagne ; l’entente et la confiance qui s’instaurent alors entre nous est un élément fondamental permettant de rendre la naissance plus humaine, dans le respect du corps et du rôle de chacun ( père , mère et bébé ) au service de cette extraordinaire aventure de la naissance d’un " petit d’homme ".
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Être sage-femme
Être sage-femme ce n’est pas inné. Comme aimer ou être serein, cela s’apprend. Être sage-femme, ce n’est pas être thérapeute, conseillère, psychologue, technicienne, mécanicienne, chimiste ou alchimiste ni même magicienne ou chaman. Même s’il y a un peu de tout cela malgré tout et quoi que l’on en dise. Alors quoi ? La sage-femme n’a aucun but pour l’autre, elle n’est pas là pour changer quoi que ce soit ou agir volontairement. Elle est l’instrument du destin, l’instrument de l’histoire de l’autre, qui naît sous ses yeux, témoin du mystère. Elle est avec ses connaissances, ses expériences, avec ses qualités, son humanité avec limites, ses défauts, ses compétences techniques, son calme, ses peurs, son potentiel à éclore, son amour pour la vie, sa fascination du mystère. Elle n’a pas de pouvoir, elle ne peut savoir ce qui est bien pour l’autre, même si elle peut être force de propositions cependant, pour protéger l’euphonie des corps, la symphonie des mondes qui s’entrecroisent, se traversent, se rencontrent pour se quitter et se retrouver autrement. Être sage-femme, c’est être la gardienne du champ de la naissance quelle qu’elle soit, où qu’elle soit La gardienne d’un espace qui ne se délimite pas, qui ne se prononce pas, qui ne se voit pas. La gardienne de la transmission de la vie, de l’humilité, de son humidité, La gardienne du sacré. Celle qui protège l’intimité, le mystère, le souffle de la vie, aussi bien que les passages vers la mort, vers un ailleurs, un autrement, une autre forme Être sage-femme, c’est être collée au vivant, au présent, à l’ici et maintenant. c’est rencontrer la solitude pour y trouver l’esprit du corps et sa sagesse. C’est tisser, le lien, entre les vies, et se vêtir avec Être sage-femme, c’est faire un avec le souffle, avec son propre souffle, son propre mystère, cette vie qui nous traverse inlassablement et sans rien nous demander en retour, jusqu’au dernier expire C’est savoir ne pas regarder, c’est savoir écouter, sentir, goûter, sans intervenir dans le flux. C’est être dans le ‘laisser-faire attentif’ C’est savoir ne pas agir Et c’est savoir être efficace et précise. C’est savoir s’effacer et prendre sa place Être sage-femme, c’est être à l’origine des mondes. Silencieuse entre deux respirations. c’est se lover dans l’espace après la fin d’une expiration, et attendre-sans attendre, protéger la prochaine inspiration
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