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NAISSANCE
La tempête marmonne au loin,
le bateau est encore à quai
les flots grondent, la houle monte,
les nuages se massent dans le ciel
soudain, un trait de lumière zèbre le ciel
zèbre mon ventre
explosion tonitruante de bruit
la pluie commence à tomber, drue, régulière
je pleure doucement :
joie, douleur, soulagement :
enfin, tu viens
la tempête se prépare et le bateau a rompu ses amarres il oscille sur le bord du quai comme s’il hésitait
la houle monte régulière à l’assaut de la plage le bateau quitte la côte comme s’il se décidait enfin contraction après contraction tu me quittes un peu plus je tremble de l’aventure qui se noue
la tempête se lève souffle puissant de la forge divine le vent chante sa puissance à la nature en furie
tout semble s’arrêter l’éternité s’installe pour un moment le bateau craque et gémit sous l’effort imposé par le flot plus le temps de douter plus le temps d’avoir peur tu viens pas à pas vers moi
la tempête hurle on ne sait plus maintenant où s’arrête le ciel où commence la mer
le bateau tangue, ivre de vagues roule, se cabre, se dresse crie de toutes sa coque de bois comme un animal aux abois plus rien n’existe que mon corps et le tien et notre séparation qui vient
la tempête explose comme une pomme de pin mûre rien ne pourrait survivre à une telle fureur
battu, chaviré, renversé comme par les mains d’un géant pétri comme pâte à pain c’est sûr : ce bateau va se rompre tu es petit, tendre et doux pourtant tu m’ouvres comme un fruit tu glisses vers la lumière
la tempête reflue brutalement comme elle était venue elle s’éteint comme une bougie qu’on souffle
incroyable, le bateau a tenu il oscille dans l’eau apaisée et lentement, dans un mouvement fatigué il rejoint le port nos yeux se sont retrouvés enfin je te vois, après ces mois passés à t’espérer, à te rêver ...
Bienvenue, mon tout petit Bienvenue, mon tendre amour
Blandine , décembre 2003
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